Des oscars, des stars, du drama, quoi demander de plus?

Il y a quelques semaines de cela se tenait la cérémonie des oscars de l’autre côté de l’Atlantique. Que vous n’ayez pas eu l’énergie pour regarder la cérémonie jusqu’à quatre heures du matin ou que cela vous soit juste égal, il est possible que vous ne sachiez pas vraiment ce qui s’y est passé. Laissez-moi donc vous éclairer rapidement.

La cérémonie des oscars, Academy awards de son vrai nom, est la référence en matière de récompenses au cinéma. Oui, même si les votants sont le plus souvent des hommes blancs déconnectés de la réalité qui ne prennent parfois pas le temps de regarder tous les films, le prestige donné par la petite statuette est indéniable. Le film qui a tout raflé cette année n’est nul autre qu’Anora de Sean Baker, avec cinq oscars. Il s’agit d’un film indépendant qui suit une prostituée qui va impulsivement marier un fils d’oligarche russe. Est-ce que cela résoudra ses problèmes ou en créera d’autres ? Regardez donc le film.

Mais ce film était-il parmi les favoris au titre du film le plus primé ? Oui et non. Il avait de la concurrence comme le musical Wicked de Jon Chu avec dix nominations, ou The Brutalist de Brady Corbet, un film sur un architecte rescapé de l’holocauste qui va tenter de se faire une place en Amérique, récompensé trois fois. Nous avons d’ailleurs ainsi eu droit au plus long discours de l’histoire des oscars par son acteur principal Adrien Brody. Et si vous n’aviez jamais entendu parler de ces films, ne vous en faites pas, des sorties plus « mainstream » comme Dune 2 ont aussi été récompensées, mais seulement par des prix techniques, les académiciens aimant snober les succès dits « populaires ».

J’ai cité les films concurrents à Anora, mais il se peut que j’en aie volontairement omis un. Ce film avait pourtant été nommé à treize reprises, alors qu’Anora ne l’a été que six fois. Pourtant tout le monde se doutait qu’il n’allait pas gagner gros. Je parle bien sûr d’Emilia Pérez de Jacques Audiard. Le moins qu’on puisse dire de ce film est qu’il est controversé. Prenez le pitch initial : au Mexique, un chef de cartel de drogue devient femme et recommence sa vie sous un nouveau nom, Emilia Perez. Elle va ensuite se racheter en aidant des familles de disparus, mais son passé risque de la rattraper. Après ses deux prix au festival de Cannes, une partie des spectateurs ont commencé à vivement critiquer le film. Tout d’abord, le Mexique y est représenté de manière stéréotypée, mettant trop souvent en avant la violence du pays, et en effet la production du film s’est faite sans aucun contact avec l’environnement mexicain. Certaines des actrices principales et les scénaristes ne parlant pas très bien espagnol, les dialogues sont plats et mal prononcés. La transidentité y est mal représentée à plusieurs reprises, notamment quand Emilia Pérez a gardé son odeur après avoir changé de sexe. D’un point de vue plus général, le film était considéré comme faussement artistique pour plaire aux critiques.

Mais rien n’est noir et blanc. Certains spectateurs et critiques le défendirent et on lui octroya entre autres le prix de meilleur film aux golden globes. Leurs arguments peuvent être résumés ainsi : réellement, le Mexique est ici seulement une toile de fond sur laquelle les personnages viennent s’inscrire, il est donc normal de stéréotyper un peu pour servir le propos. Ensuite, le film doit être apprécié pour sa mise en scène et ses idées visuelles saisissantes. Certaines scènes sont sorties de leur contexte et utilisées pour montrer à quel point le film est une insulte à la transidentité, alors qu’elles sont ironiques ou symboliques. Est-ce que cela excuse ses torts ? Sortez des feuilles et un crayon, vous avez trois heures.

Mais prenons du recul. Le film a souffert de la culture de la surinformation d’internet, où l’on est obligé d’avoir un avis fermé rapidement ce qui a créé des mouvements de foule haineux. On a l’impression que beaucoup de gens critiquent le film, mais c’est aussi parce que c’est ceux qui crient le plus fort. Tout ce que j’ai dit ci-dessus aurait probablement peu affecté le succès d’Emilia Pérez aux oscars, car finalement la décision revient aux votants. Cependant, ce qui n’est pas sujet à débat, ce sont les tweets racistes et islamophobes, datant de 2021, de l’actrice principale Karla Sofía Gascón, qui ont refait surface après ses nominations. Malgré ses excuses, la majorité de l’équipe du film s’est désolidarisée d’elle et elle a été boudée à toutes les cérémonies depuis. Toutefois, on retiendra que le film a obtenu deux oscars dans d’autres domaines. Les mérite-t-il ? La réponse finale ne dépend que de vous : allez voir le film et forgez-vous votre propre avis.

Par Samuel Piccino

Queen – Bijou

La structure basique d’une chanson de style rock est souvent la même : intro, couplet, refrain, couplet, refrain, pont, refrain, outro (avec quelques variations suivant les genres et les artistes). Dans la plupart des cas, on retrouve, en plus ou à la place du pont, le classique solo de guitare. La guitare est un instrument avec lequel on peut créer des mélodies vraiment magiques (faire chanter l’instrument, à la manière des Avenged Sevenfold). Et c’est dire si nous connaissons de sublimes solos ! Mais si je vous faisais découvrir une chanson qui inverse ces règles de « couplet-refrain au chant » et « pont à la guitare » ?

Bijou, Queen, 1991, de l’album Innuendo Tout le monde connaît Queen : Bohemian Rhapsody, Killer Queen, I want to break free, The show must go on… Dire que ce groupe a révolutionné le monde de la musique est un euphémisme ! Bijou sort un peu du lot de par sa structure inversée, rendant ce titre absolument unique. Je m’explique : à la place d’une mélodie majoritairement au chant, c’est la guitare qui prend le contrôle jusqu’au pont, où elle est relayée par un « solo de chant » plutôt qu’un solo de guitare. A tous les fans de cet instrument, de Brian May, et de la beauté pure de la musique, Bijou vaut le détour. Une guitare n’a, selon moi, jamais chanté aussi bien et avec autant d’émotion. Et dire qu’en plus d’être un musicien hors pair, Brian May est avant tout Docteur en astrophysique !

Les premières notes de la chanson sont lancées dans le vide, puis l’accompagnement arrive et berce la suite du morceau. A chaque nouvelle phrase, on a l’impression que Brian ne pourra pas monter plus haut. Puis soudain, c’est au tour de Freddie Mercury de chanter le pont. Environ 40 secondes qui se perdent à nouveau dans la mélodie envoûtante de la guitare. Je vous laisse savourer calmement ce monument de la Musique, avec un grand « M ».

C’était Bijou de Queen, pour la chanson de la semaine et la première d’une longue série !

Gabrielle

Eat, Pray, Love : Mange, Prie, Aime

Ryan Murphy (2010)

Avez-vous déjà vu ou entendu parler de ce film ?   

Le scénario met en avant une femme mariée dont la vie est plutôt stable. Elle travaille dans un bureau et vit dans une maison. Pourtant, elle réalise soudainement que sa vie actuelle ne la satisfait plus autant qu’avant, qu’elle semble aller trop vite et qu’il lui manque quelque chose de fondamental. Le plaisir, la beauté de la vie, la sensualité, le temps. Son rythme quotidien l’oppresse et ne lui permet plus de se souvenir à quand remonte la dernière fois qu’elle a réellement profité du moment présent et dégusté un bon plat.  C’est à ce moment-là qu’elle va prendre la grande décision de partir, d’abord en Italie, puis en Inde avant de rejoindre Bali. Le film est divisé en trois parties: la première partie est consacrée à la nourriture, tant celle du corps que de l’âme, où elle redécouvre les goûts et apprend à apprécier les différents plaisirs de la vie en changeant sa perspective et en prenant son temps. Ensuite vient la partie de la prière dans laquelle elle touche au pouvoir du silence, de la paix intérieure et du calme quand elle s’arrête et se met à l’écoute de son propre corps. Elle apprend notamment que c’est dans la tranquillité qu’elle peut ralentir et que la créativité prend forme. Elle découvre alors ce qui lui tient à cœur. Dans la dernière partie, il est question d’amour, de joie et de l’équilibre de la vie. D’où vient la fameuse citation : « Parfois, perdre son équilibre par amour fait partie d’une vie équilibrée ». 

Ce film a été critiqué pour son aspect cliché et véhiculant, à tort, l’idée que le voyage pourra résoudre nos problèmes et nous permettre de guérir sans prendre suffisamment en compte la dimension du travail intérieur à réaliser. Toutefois, il contient des messages fondamentaux et reflète les bienfaits du changement d’environnement pour le mental et le sens que l’on donne à notre vie. 

Certes, changer de lieux ne nous libèrera pas de notre état émotionnel, mais il faut distinguer deux types de voyages: ceux qu’on entreprend pour échapper à notre vie intérieure  et ceux, comme dans le film, qui vont nous permettre de changer notre point de vue sur notre propre existence et de déplacer nos attentes. En s’éloignant de ce qui nous est familier, nous coupons nos routines et nos connections. Un nouvel environnement peut nous aider à changer ou à construire de nouvelles perspectives et perceptions de nous-même. Dans nos habitudes quotidiennes, il est presque impossible de se reposer à force de culpabiliser sur notre niveau de productivité. Le changement, surtout d’environnement, peut nous pousser vers quelque chose de nouveau. Nous créerons nos liens avec les autres depuis le début, nous serons plus vigilants et alertes par rapport à nos besoins et à nos désirs , nous serons face à des contrastes, des dimensions de notre être qui restaient jusque-là enterrés et ignorésu. Peut-être apprendrons-nous à nous connaitre plus profondément.  

Bien sûr, après un évènement traumatique ou à un moment fortement instable de notre vie, la meilleure solution n’est sans doute pas de faire nos bagages et traverser le monde, le travail intérieur est nécessaire et inévitable. Néanmoins, lorsqu’une personne se sent prête, un voyage peut être très enrichissant, pour faire une pause dans notre vie, goûter un peu de « dolce far niente », percevoir notre vie autrement, ailleurs, dans le calme et la tranquillité. Des moments comme ceux-ci sont nécessaires : se donner le temps, éprouver une douceur qui ouvre par fois des portes que la force n’ouvrira jamais. 

par Danielle Wierieszczinskaja 

Apollo and Daphne

Apollo is the Greek god of music, prophecy, disease, healing and archery. His  symbols are commonly a bow and a quiver of arrows, a lyre, the sun, and as for animals: a swan or a raven. He is commonly represented as a young beardless man, with longer hair, a wreath or a branch of laurel.  

The laurel actually comes from a myth about him and the Nymph Daphne. Eros, also known as Cupid, was firing arrows at people for them to fall in love and ended up shooting two arrows, one gold-tipped and the other lead-tipped. The golden arrow shot Apollo right through his heart which caused the latter to fall madly in love with Daphne, a river Nymph from Thessalia. The second arrow had a different effect, the lead making the person renounce and run away from any love, it shot right through Daphne.  

The god, being madly in love with Daphne, tried to persuade her and kept pursuing despite her constant rejections. At one point, she ran from him, desperate to run away and keep her maidenhood. Right when he was about to overtake her, she prayed to Gaia (also known as Mother Nature) for help. She was heard and was transformed into a plant we know as laurel,  “daphne” in Greek.  

A statue sculped by Gian Lorenzo Bernini is currently stored at the Galleria Borghese in Italy, Rome, which represents the exact moment and expressions of the two beings as Daphne morphs into a tree and is absorbed by Nature.

 par Danielle Wierieszczinskaja